Enquête publique SDRIF – Avis du groupe local
Ci-dessous notre résumé. Pour aller plus loin, retrouvez notre avis complet en lisant ce document
Les grands objectifs du projet de SDRIF à l’horizon 2030, sont la création de 70 000 logements et de 28 000 emplois. Nous trouvons ces priorités positives, mais nous estimons que le document manque d’ambition sur des sujets, à notre avis, essentiels :
– le rattrapage du déséquilibre entre territoires en matière d’emplois, d’attractivité et de justice environnementale (pollution de l’air, bruit, manque d’espaces verts). Le document Evaluation Environnementale relève de grands problèmes sans malheureusement apporter de perspectives concrètes pour les résoudre. Les émissions de CO2, les pollutions de l’air par les micro particules, du sol par les métaux lourds, de l’eau par les pesticides ont maintenant été suffisamment étudiées pour que des actions énergiques soient réellement entreprises ;
– la protection stricte des espaces agricoles et leur mise en valeur ;
– la nécessité de rendre obligatoires l’application de certaines décisions ou d’aménagements d’intérêt régional ;
– la volonté de réduire le nombre de documents de planification : le plan de déplacement urbain devrait être inclus dans le SDRIF ce qui permettrait de faire apparaître très clairement que la lutte contre les changements climatiques passe par une forte volonté d’agir conjointement sur le bâti et les transports (voir à ce sujet le schéma transports des déchets évoqués page 150 dans le document Evaluation Environnementale). En ce qui concerne la pollution de l’air, le SRCAE et le PPA devraient aussi être associés aux travaux de planification. En multipliant les documents, les pistes d’actions sont brouillées et ce flou interdit d’avoir une vision synthétique du projet. Dans ces conditions, il sera sans doute encore plus difficile aux élus de prendre les décisions qui s’imposent surtout dans un contexte où les intercommunalités, la région, qui sont pour nous les échelles les plus pertinentes, n’ont pas suffisamment de lisibilité pour nos concitoyens ;
– l’analyse et les projets concernant l’agglomération Argenteuil-Bezons. nous apparaissent sommaires. Rappelons qu’Argenteuil est la plus grande ville populaire d’Ile de France (Paris et Boulogne ne peuvent prétendre à ce qualificatif). Son nom résonne dans les grands musées internationaux grâce à Monet et aux impressionnistes, qui ont si superbement peint ses berges de Seine. Celles-ci doivent être réhabilitées sans tarder en faisant disparaître cette sinistre rocade autoroutière qui prive les habitants de l’accès au fleuve. Pourquoi cette très grande ville ne se verrait-elle pas proposer une grande infrastructure culturelle (rêvons un peu : Orsay à Argenteuil ?). Hélas, aucune n’est prévue (voir carte page 143 du DPSRO). La culture décentralisée donne pourtant de l’attractivité et crée des nouveaux lieux de destination (Louvre à Lens, Pompidou à Metz, etc.). La culture nous semble d’ailleurs la grande oubliée du SDRIF, alors qu’au moins les lieux emblématiques (hors Paris) pourraient être mis en valeur et leur accès, pour petit budget et sans voiture, rendus facile. Par exemple, pour accéder au Château de Chantilly à partir de la gare, il faut 25 minutes de marche et aucun bus n’est indiqué le dimanche ! Enfin, Argenteuil dispose aussi d’un autre atout de taille : sa plaine agricole, en capacité d’accueillir de nombreux maraîchers qui pourraient fournir à la population, localement et régionalement, des produits de qualité, bio notamment.